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    Bibliographies, notes de lectures & exercices dédiés aux étudiants.

Yvan Lamonde
L’heure de vérité. La laïcité québécoise à l’épreuve de l’histoire

Montréal, Del Busso, 2010, 199 p.

Yvan Lamonde est l’auteur d’une Histoire sociale des idées au Québec en trois tomes qui fait autorité. Ce professeur émérite de l’Université McGill revient ici sur l’histoire longue et sur celle de la période plus récente d’un débat qui a longtemps été étouffé par l’hégémonie du clergé catholique. S’il y a une vérité dans ce livre, c’est celle d’un face à face inévitable. Le long débat sur la laïcité a habitué l’opinion contemporaine aux chartes de droits, aux causes juridiques exemplaires et aux grands principes. Dans ce livre le professeur Lamonde vise plutôt à prendre la mesure de ce qu’ont été historiquement les enjeux de ce débat au Québec. Après deux siècles et demi d’hésitations, de tergiversations et de combats, l’heure est venue, dit-il, de faire des distinctions et des choix. S’écartant de sa réserve habituelle, il affirme en conclusion : « un humanisme laïc exige la liberté de pouvoir trouver son fondement, son sens hors du religieux, tout comme un humanisme religieux trouve le sien dans quelque transcendance ».

Par Louis Rousseau

Robert Mager et Serge Cantin (dir.)
Modernité et religion au Québec. Où en sommes-nous ?

Québec, Pul, 2010, 416 p.

Au cours des années 1960, le Québec serait « sorti de la religion » pour entrer dans un processus de modernisation avancée. Du moins est-ce ainsi que cette période charnière de l’histoire québécoise a longtemps été racontée et célébrée dans le récit national. Mais en opposant aussi nettement religion et modernité, ce récit canonique n’a-t-il pas eu tendance à simplifier l’histoire et à négliger l’évolution religieuse du Québec contemporain ? Ce volume porte un autre regard sur ces développements. Des intellectuels de plusieurs horizons (philosophie, sociologie, théologie, histoire, droit et littérature) réexaminent d’abord le parcours des dernières décennies, notamment la Révolution tranquille et les relations complexes qu’elle a entretenues avec le catholicisme. Ils abordent ensuite plusieurs questions actuelles : le pluralisme religieux, les manifestations religieuses dans la culture, la référence à la laïcité, l’enseignement de la religion. Ils proposent enfin une réflexion fondamentale sur les rapports entre la modernité et la religion dans un Québec qui représente une vitrine exceptionnelles pour observer les transformations que subissent un grand nombre de sociétés à l’heure de la mondialisation.

Par Louis Rousseau

Géraldine Mossière
Converties à l’islam. Parcours de femmes en France et au Québec

Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 2013, 312 p.

La conversion de femmes occidentales à l’islam est un phénomène intrigant, même s’il reste relativement marginal. Le peu que nous en connaissons est déformé par les préjugés et l’incompréhension. Mais qu’en est-il en réalité ? L’anthropologue Géraldine Mossière, qui s’intéresse aux comportements religieux actuels et à ce qu’ils révèlent des sociétés modernes, a tenté de percer le mystère de 38 Québécoises et de 47 Françaises converties qui se sont confiées à elle au cours d’une enquête passionnante qui a duré quelques années. Comme elle l’écrit : « la conversion religieuse ne signifie pas tant l’adhésion à un ensemble de règles et de croyances fixes, que l’appropriation d’une ressource flexible qui peut être ajustée selon les circonstances et les intentions du sujet. » Elle montre que ce processus conduit à l’émergence d’un sujet musulman féministe dont les converties constituent l’archétype. En comparant le phénomène en France et au Québec, l’étude suggère également que le geste de conversion constitue une critique portée à l’égard des modes de fonctionnement des deux sociétés. Dans cet ouvrage, l’auteure invite le lecteur à découvrir les trajectoires personnelles et singulières de femmes converties à l’islam, mais aussi à mieux comprendre la démarche de l’ethnographe dans cet univers exclusivement féminin ».

Par Louis Rousseau

Jacques Palard
Dieu a changé au Québec.
Regards sur le catholicisme à l’épreuve du politique

Québec, Pul, 2010, 256 p.

Au terme d’une quarantaine d’années de séjours, d’enquêtes, d’enseignement et d’amitiés, Jacques Palard, certainement un des spécialistes Français les plus avertis de l’évolution de la société québécoise, donne à voir son parcours d’analyste qui parle de la transformation des institutions québécoises, tout autant que celles de son regard aiguisé de politicologue. Tout regard vers le passé, même proche, se prête à une réinterprétation des faits et des courants d’idées qui répond à la prégnance des enjeux actuels. Comment se prémunir alors des anachronismes ? Par une remise en contexte et une restauration des étapes successives d’un processus historique aux configurations changeantes. C’est un tel parcours qui est proposé dans cet ouvrage, consacré à la transformation des relations – des échanges croisés ? – entre l’Église catholique et le système politique québécois au cours des dernières décennies. Le chercheur bordelais, membre du Cnrs, donne à voir ce qu’un observateur étranger a été en mesure de saisir des moments importants du repli de l’institution catholique. Une attention particulière est portée à la déconfessionnalisation du système éducatif, désormais portée à son terme. Ces textes éclairent le chemin parcouru et retrouvent ici une nouvelle actualité.

Par Louis Rousseau

Martin Pâquet, Matteo Sanfilippo, Jean-Philippe Warren
Le Saint-Siège, le Québec et l’Amérique française.
Les archives vaticanes, pistes et défis

Québec, Pul, 2013, 320 p.

Alors que les archives françaises et britanniques ont fait depuis longtemps l’objet de recensions et d’analyses, force est de constater que les archives romaines ont été pour leur part largement négligées par les chercheurs québécois. Pourtant, entre la Rome pontificale et le Québec, les liens ont été nombreux et féconds, et ces liens ont donné lieu à toute une série de correspondances, de rapports, d’images, de directives et de lettres pontificales qui représentent de riches matériaux pour mieux comprendre le développement de la société québécoise depuis les premiers temps de la colonie. Ce recueil collectif réunit des chercheurs de plusieurs disciplines (histoire, archivistique, théologie, littérature, sociologie) afin non seulement de souligner le potentiel des archives elles-mêmes et des ressources qui sont désormais disponibles aux chercheurs, mais aussi d’offrir quelques coups de sonde qui permettent de mieux saisir l’inscription du Québec dans une trame qui a eu, pendant longtemps, la Ville Sainte pour un de ses centres. Il vise à contribuer à l’édification d’une « histoire connectée », laquelle enseigne que les sociétés occidentales n’ont souvent pas attendu le mot pour participer à la mondialisation culturelle et intellectuelle. Avec des contributions de Michel Bock (Université d’Ottawa), Luca Codignola (Cnr, Rome), Dominique Deslandres (Université de Montréal), Gérard Fabre (Cnrs, Paris), Yves Frenette (Université d’Ottawa), Fernand Harvey (Inrs, Québec), Ollivier Hubert (Université de Montréal), Pierre Hurtubise (Université Saint-Paul), Simon Jolivet (Université d’Ottawa), Phyllis E. LeBlanc (Université de Moncton), Martin Pâquet (Université Laval), Roberto Perin (Université York), Laura Pettinaroli (Institut catholique de Paris), Giovanni Pizzorusso (Université Gabriele D’Annunzio), Jules Racine (Université Laval), Amalia Renosto (Délégation du Québec à Rome), Gilles Routhier (Université Laval), Matteo Sanfilippo (Université), Jean-Philippe Warren (Université Concordia).

Par Louis Rousseau